Mohammed Bouazizi, un jeune chômeur auquel la police confisque la marchandise qu’il vendait dans la rue est désespéré. Malgré ses diplômes, il ne parvient pas à trouver du travail dans un pays où le chômage touche un jeune sur 3 et les aliments de base coûtent toujours plus cher. Le jeune homme s'immole.
De nombreux jeunes mais aussi des avocats et la population descendent alors dans la rue pour dénoncer la répression policière. C'est le début d'un immense mouvement de contestation en Tunisie. Les affrontements sont violents, des dizaines de personnes sont arrêtées.
Des centaines de manifestants défilent à Tunis pour exprimer leur soutien aux mouvements de protestation dans la région de Sidi Bouzid. Les manifestants sont dispersés à coups de matraque. D'autres manifestations éclatent alors dans tout le pays.
La révolte algérienne éclate alors que le coût de la farine et des aliments de base explosent.
Alors que de nouvelles manifestations ont lieu dans le pays, Mohammed Bouazizi meurt le 4 janvier au service des grands brûlés de l'hôpital où il était admis. Il sera inhumé le 5 en présence d'une foule qui crie vengeance. Parallèlement, le gouvernement procède à de nombreuses arrestations alors que de nombreux sites internet gouvernementaux font l'objet de cyberattaques.
Après s’être propagées dans plusieurs villes du pays, les émeutes gagnent tout Alger et ses banlieues.
Plusieurs milliers d'avocats se mettent en grève pour "défendre la liberté d'expression et le droit des habitants à l'emploi et la dignité.
Les manifestations débutent dans le pays, dans la foulée du départ de Ben Ali en Tunisie.
Malgré la promesse la veille du président Ben Ali de ne pas briguer de 6e mandat en 2014 et de lancer d'importantes réformes, plus de 5000 personnes manifestent à Tunis et une violente répression s'engage. Ben Ali limoge son gouvernement dans une ultime tentative d'apaisement et appelle à des élections législatives anticipées. Mais le président fuit la Tunisie pour l'Arabie saoudite en fin de journée. Le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, annonce qu'il entend assurer la présidence par intérim.
Une fois le gouvernement de transition constitué et rendu public, Mohamed Ghannouchi annonce la libération de tous les prisonniers d'opinion, la levée de l'interdiction d'activité de la Ligue des Droits de l'Homme et la liberté totale de l'information.
Le nouveau gouvernement ne convainc pas et de nouvelles manifestations éclatent. Les Tunisiens protestent contre la présence des ministres du dernier gouvernement Ben Ali dans le gouvernement de transition.
La Suisse annonce le gel des avoirs des biens de Ben Ali et de son entourage ainsi que d'éventuels fonds illégaux. Le lendemain, c'est l'Union européenne qui annonce ces mêmes mesures de blocage.
A l'initiative de jeunes du centre-ouest de la Tunisie, la région d'où est parti le mouvement qui a conduit à la révolution, une « caravane de la libération » rassemblant plusieurs centaines de personnes marche sur Tunis pour réclamer le départ du gouvernement des personnalités de l'ancien régime.
A la suite d'un appel au soulèvement lancé sur Facebook à l'occasion de la Fête de la police des milliers d'Egyptiens descendent dans la rue. Au moins quatre personnes sont tuées au cours de ce premier «Jour de la révolution» contre les autorités.
Des milliers de personnes manifestent à Sanaa, à l'appel de l'opposition, pour réclamer le départ de Saleh. Des contre-manifestations sont organisées par le Congrès populaire général , le CPG, soit le parti au pouvoir.
Après trois jours de négociations et de tractations difficiles, Mohamed Ghannouchi cède en partie à la pression populaire et présente un nouveau gouvernement expurgé des caciques de l'ancien régime.
Les opposants manifestent au Caire et à Alexandrie. A Beni Suef, au sud du Caire, la police abat 17 personnes. Pour la première fois depuis son accession à la présidence, en octobre 1981, Moubarak se dote d'un vice-président, en la personne d'Omar Souleiman, patron des services de renseignement. Il nomme premier ministre un autre militaire, Ahmed Chafik, ancien commandant de l'armée de l'air.
L'armée annonce qu'elle ne recourra pas à la force contre la population et reconnaît la légitimité de ses aspirations.
Le roi Abdallah II nomme un nouveau gouvernement pour calmer la rue.
Des centaines et des centaines de milliers d'Égyptiens manifestent au Caire, à Alexandrie et dans les autres villes. La "marche du million" est un succès. Dans une allocution télévisée, Hosni Moubarak annonce qu'il ne sera pas candidat à la présidentielle de septembre mais qu'il ne quittera pas le pouvoir d'ici là.
Le président Abdelaziz Bouteflika promet de lever l'état d'urgence, ainsi que des mesures pour l'emploi, le logement et la lutte anti-corruption. Une réponse à de multiples mouvements de chômeurs et mal-logés qui ont abouti à des émeutes meurtrières (cinq morts, plus de 800 blessés) début janvier dans tout le pays contre la récente flambée des prix de première nécessité.
L'ensemble du bureau exécutif du Parti national démocrate au pouvoir, dont le fils du président Moubarak, présente sa démission, un jour après la manifestation de centaines de milliers d’Egyptiens pour le « jour du départ » de Moubarak. L'armée égyptienne s'efforce en vain d'évacuer la place Tahrir.
Les tribus bédouines, soutien traditionnel de la monarchie jordanienne, marquent leur opposition en publiant une dénonciation de la corruption de l'épouse du monarque, ce qui menace donc directement le régime qui bénéficie encore de la neutralité des Palestiniens.
Après 18 jours de révolte qui ont fait 850 victimes, le président Moubarak démissionne et remet ses pouvoirs au Conseil suprême des forces armées. Son parti annonce qu'il se trouve à Charm el-Cheikh. La Suisse décide de geler «avec effet immédiat» les avoirs que pourraient détenir dans la Confédération le président égyptien et son entourage.
La révolte arabe s’étend au Bahreïn. Comme en Tunisie ou encore en Égypte, les manifestants demandent plus de libertés et de démocratie, ainsi qu'un meilleur respect des droits de l'homme.
Des émeutes éclatent dans la nuit du 15 au 16 février à Benghazi, dans l'est du pays, où des centaines de personnes affrontent les forces de sécurité. S'inspirant des soulèvement populaires en Tunisie et en Egypte, des opposants appellent à un "Jour de colère" contre Mouammar Kadhafi. Des affrontements ont lieu dans plusieurs villes.
Depuis le 30 janvier, un groupe de jeunes Marocains appelés « Mouvement du 20 février », lancent des appels sur Facebook à manifester. Ces appels désignent le 20 février comme étant « la journée de la dignité ». Des manifestations rassemblent des dizaines de milliers de personnes. Elles réclament notamment des progrès sur les droits de l'Homme et des réformes constitutionnelles.
La chaîne Al Djazira fait état d'une soixantaine de morts à Tripoli. Des avions de l'armée de l'air ouvrent le feu sur des manifestants.
La Cyrénaïque (région à l'est de la Libye) bascule aux mains des insurgés. Barack Obama dénonce une répression "monstrueuse" et met à l'étude toute une gamme d'options face à la crise libyenne.
Malgré les promesses du président Saleh de mener des réformes et de ne pas briguer un nouveau mandat en 2013, la contestation s'étend au Nord chiite, avec des dizaines de milliers de manifestants à Saada.
Plusieurs villes de l'Ouest tombent à leur tour aux mains des insurgés, dont Misrata, à l'est de Tripoli, et Zouara. Des combats sont signalés à Zaouïah, dans l'Ouest. A la télévision, Kadhafi accuse Oussama ben Laden et Al Qaïda d'orchestrer le soulèvement.
Les autorités algériennes lèvent l'état d'urgence décrété il y a 19 ans, à la demande de l'opposition.
L'opposition jordanienne monte d'un cran son mouvement de contestation, accusant le gouvernement de "manque de sérieux" dans les réformes, au lendemain de la plus grande manifestation dans la capitale depuis le début de la protestation en janvier.
Au siège des Nations unies, où l'ambassadeur adjoint de Libye se rallie à la révolte, le Conseil de sécurité adopte à l'unanimité des sanctions contre Kadhafi et ses proches et saisit la Cour pénale internationale (CPI). Le lendemain, à Benghazi, les opposants forment un Conseil national de transition, dirigé par Moustafa Abdeldjeïl, ex-ministre de la Justice qui a démissionné pour protester contre la répression.
Après six semaines de tensions, poussé par une manifestation de 100'000 personnes, Ghannouchi jette l'éponge et donne sa démission.
Des heurts opposent de jeunes sunnites à des chiites dans la banlieue de Hamad City, au sud de Manama, ce qui a nécessité l'intervention de la police. Selon eux, les jeunes sunnites appartiennent à des familles syriennes naturalisées ces dernières années et la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les jeunes des deux camps. Des affrontements avec la police avaient déjà fait sept morts aux premiers jours de la contestation dans ce petit royaume du Golfe dirigé par une dynastie sunnite et dont la population autochtone est composée en majorité de chiites.
Le ministre de l'Intérieur annonce la dissolution de la sûreté de l'État et de la police politique : cette mesure est saluée comme l’acquis le plus important de la révolution.
Alors que le 6 mars, les forces kadhafistes lancent une contre-attaque sur Misrata, troisième ville du pays, les insurgés, sous-équipés et mal formés, appellent à l'aide internationale et réclament l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne.
Le roi Mohammed VI du Maroc annonce une importante "réforme constitutionnelle globale", prévoyant notamment "l'élargissement des libertés individuelles et collectives", dans un discours à la nation.
Plusieurs milliers de chiites manifestent pour demander que les sunnites naturalisés soient déchus de leur citoyenneté et renvoyés dans leur pays. Cette requête intervient alors que depuis trois semaines, des manifestations sont organisées pour réclamer des changements dans cet Etat dirigé par une dynastie sunnite.
Un millier de Koweïtiens ont manifesté pour réclamer des réformes dans ce riche pays pétrolier du Golfe et le remplacement du premier ministre qu'ils accusent d'incompétence. Portant des banderoles appelant à la démission du gouvernement et la nomination d'un nouveau premier ministre, ils ont juré de continuer leurs protestations jusqu'au départ du chef du gouvernement, cheikh Nasser Mohammad al-Ahmad al-Sabah.
Des détachements de troupes venus du Golfe arrivent à Manama dans le but de s'opposer aux manifestations chiites. L'Iran, se sentant proche des contestataires, condamne cette intervention. Des dizaines de personnes sont tuées dans les manifestations dans les rues de la capitale.
Inspirée par les autres manifestations du "printemps arabe", une manifestation "silencieuse" rassemble 150 proches de prisonniers politiques à Damas. Un autre rassemblement est organisé le même jour à Deraa, qui deviendra la ville symbole de la révolte syrienne. Les forces de l’ordre répriment violemment ces mouvements, n’hésitant pas à tirer à balles réelles et à tuer des manifestants. Dès cette date, seules les vidéos amateurs et les ONG permettent de témoigner de ce que vit le pays, totalement fermé aux médias étrangers.
Par dix voix pour et cinq abstentions, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte la résolution 1973 qui instaure une zone d'exclusion dans le ciel libyen et autorise "toutes les mesures nécessaires" pour assurer la protection des populations civiles face à l'armée de Mouammar Kadhafi.
Pour la première fois depuis la chute de Moubarak, le peuple égyptien se rend massivement aux urnes pour se prononcer sur une révision de la Constitution. Le référendum est accepté avec 77,2% de "oui".
Les autorités écrasent dans le sang la révolte à Deraa. Bilan: plus de 100 blessés. Mais très vite, d’autres villes se soulèvent et réclament plus de libertés. Le lendemain, deux semaines après le début du mouvement de contestation, le gouvernement syrien remet sa démission au président Bachar al-Assad qui l'accepte. Il nomme alors le ministre de l'Agriculture sortant, Adel Safar, à la tête du nouveau gouvernement.
Hosni Moubarak est placé en détention préventive dans un hôpital de Charm el-Cheikh, où il a été admis après un malaise cardiaque.
Lors d'un discours devant le nouveau gouvernement, Bachar al-Assad promet l'abolition de la loi d'urgence en vigueur depuis 1963. C’est l’une des principales revendications des manifestants. L’état d’urgence sera effectivement levé le 21 avril.
Mouammar Kadhafi survit à un raid de l'Otan à Tripoli dans lequel ont péri son plus jeune fils, Saïf al Arab, et trois de ses petits-enfants. Le porte-parole du gouvernement libyen accuse l'Otan d'avoir tenté d'assassiner le Guide. L'Alliance atlantique dément avoir visé le colonel libyen ou des membres de sa famille, assurant que toutes ses cibles sont "militaires par nature".
La contestation prend un nouveau tournant avec des combats à Sanaa entre partisans de Sadek al-Ahmar, puissant chef de la tribu des Hached, et les troupes pro-Saleh. Bilan: 68 morts.
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